dimanche 14 février 2010

Présentation de l'équipe

Aujourd'hui c'est la prise de contact avec la troupe. J'avais eu le "chef" au téléphone quelques jours auparavant, rien de plus. Lundi 8 février donc. 13h50 à une vache près. Rencontre du 3ème type avec une espèce en voie de disparition : les intermittents du spectacle...

Quatre des membres de la compagnie Prise de pied sont là. Il faut savoir que les artistes ne sont pas exclusivement liés à une compagnie spécifique. Dans le cas présent, les 4 acolytes travaillent sur des projets annexes, ayant plus ou moins de lien avec le concept qui anime Thé perché.


Trêve de palabres, attaquons les présentations.

Commençons par Matthieu, maître des lieux puisque dépositaire des clefs du temple.



Formé à l'IGTS (Institut Grenoblois des Techniciens du Spectacle), il est le régisseur en chef, mais touche tout autant sa bille en termes de compétences saltimbantesques. Son projet professionnel a pour le moins du génie et de la classe. Excusez du peu : sorti de l'école, il monte une association qui, avec quelques milliers d'euros, achète une yourte (LA yourte) ainsi que du matos son et lumière. Objectif : se "louer", lui et sa yourte, au plus offrant, Oups, au plus attirant scéniquement et éthiquement, en vue d'intégrer des projets artistiques. C'est ainsi qu'il rejoint la compagnie Prise de pied et participe à l'émergence de Thé perché avec Saïlen et Benoît en 2006. Ca cogite sévère dans sa carlingue!!
Comme je l'ai dit, il prend part à d'autres aventures. En avril 2007, il a ainsi été bourlingué 2 semaines durant avec la compagnie Tallaron pour accueillir sous sa yourte Franck Adrien jouant Novecento Pianiste. Ces noms vous disent quelque chose? C'est normal, Franck Adrien a joué ce spectacle à Lentilly dans le cadre de la saison culturelle le 28 novembre 2009. Le monde (artistique) est petit...


2nd larron à présent. J'ai nommé el signor Christophe, pour vous servir.



Mac Gyver de service avec sa frontale Petzl en quasi permanence autour du coup (je n'ose imaginer où il irait dû ranger une torche Maglite...). Il est au taquet, le sourire vissé sur le visage, pour que les tracas techniques soient réduits au silence. A l'instar de Matthieu, Tof' a une formation de technicien du spectacle, mais aussi de comédien, et maitrise bien entendu un bon nombre de bases circassiennes. Il tourne avec d'autres compagnies, comme régisseur ou comme acteur. Au fin fond de sa tête, bien caché, un projet. Un spectacle de marionnettes. De tout coeur, j'espère pour lui qu'il se réalisera. Inch Allah comme on dit là bas!



Les 2 derniers éléments de la troupe, je vous les présente ensembles tant ils sont indissociables, tant leur complémentarité est à souligner. Tout le temps fourrés ensemble. Tout le temps en train de monter l'un sur l'autre. Drôle d'idée... Vous découvrirez dans quelques jours pourquoi.





Gwen et Vincent se sont connus à l'école du cirque de Lyon, à Ménival. Ils y ont chauffé les locaux pendant une dizaine d'années en "loisirs". Je mets des guillemets pour suggérer le caractère tout relatif de la dimension loisir que devait revêtir leur activité à l'époque vu leur niveau à l'heure actuelle. Ils devaient y être tellement souvent que dans leur esprit a germé l'idée saugrenue d'en faire un métier. Direction Lille pour une formation professionnelle de 3 ans donc. Depuis 1 an et demi, ils sont officiellement des artistes, avec le statut d'intermittents du spectacle...

Pour couper court à toute élucubration et au risque de déplaire aux aficionados de love story rose guimauve, Gwen et Vincent ne sont pas unis dans la vie. Point à la ligne, chapitre clos, question suivante!! Mais tant qu'on est dans le registre potin potin ascendant ragot tendance commère, j'aimerais évoquer quelque chose qui m'a frappé chez eux. Les 3 hommes sont en couple avec une artiste/personne assimilée gravitant dans la sphère artistique (pas la même hein, une chacun). Ainsi, Matthieu s'est enamouraché d'une chargée de communication d'un théâtre qui travaille par ailleurs dans une compagnie tandis que Vincent a décidé de se faire tirer le portrait par sa peintre de copine. Quant à Christophe, papa d'un bout de choux et demi (ou 3 quarts, je sais pas..), sa dulciné n'est rien d'autre que la moitié avec laquelle il envisage son spectacle de marionnettes.
Un sacré microcosme donc que ce monde du spectacle, qui fait office d'agence matrimoniale dans laquelle les sensibilités et les spécialités s'entremêlent et s'entrecroisent, s'entrechoquent dans un catalyseur intellectuel mettant en synergie la créativité de chacun au profit de l'émulation artistique.

Et Gwen dans tout ça? Bah, Gwen c'est une dame. Or la bienséance interdit de demander à une dame si quelqu'un occupe son coeur et ses pensées. Sérieusement, avec Gwen il y a eu plus de distance. Sans doute parce qu'effectivement c'est une fille et qu'il est plus facile pour moi d'être avenant avec des mecs. Cela a généré une certaine pudeur dans mon approche. Le fait qu'il n'y ait pas eu de proximité immédiate avec elle contrairement aux trois autres s'explique aussi par son accueil que je me hasarde à qualifier de froid. C'est tout à fait subjectif, mais lors de la prise de contact, j'ai ressenti une certaine méfiance dans ses yeux que j'ai imaginé suspicieux. Tout l'après-midi au boulot j'ai gambergé, appréhendant la séance du lendemain. Peur de la gêner. Peur de prendre trop de place. Peur de la brusquer. Peur qu'elle ressente une intrusion dans son univers. Avec pas mal d'appréhension donc, pas loin de l'angoisse pour être honnête, je suis arrivé sur la pointe des pieds, me faisant le plus discret possible. Puis, je me suis approché. De plus en plus. Visiblement, ma présence était tolérée. Finalement, un sourire a fait voler en éclats mes craintes. Gwen m'avait finalement adopté et venait de m'adresser un bon d'entrée dans son monde à elle.
De ce laps de temps durant lequel on s'est mutuellement apprivoisé a résulté la distance que j'évoquais précédemment. Il n'empêche, ce n'est pas parce que les liens ne sont pas exacerbés qu'ils sont inexistants. Non, je peux vous assurer que le respect et l'amitié que je voue à Gwen sont tout aussi réels et solides que si notre complicité avait été visible et extravertie. Il en est de même pour les trois autres membres de la compagnie. Notre rencontre et nos échanges n'ont pas donné lieu à une effusion de sentiments, à une proximité exubérante. C'est le cas dans bien des relations humaines : il faut se méfier de ce qui est exposé. Les liens les plus solides et indéfectibles sont également les moins perceptibles...


Lundi (demain c'est dimanche, donc repos!), si vous êtes au rendez-vous, vous découvrirez les coulisses du montage. Ou comment le parking du centre d'animation s'est transformé en contreforts du Kikiristan oriental!!