mardi 8 mai 2012

Louis Besses

M. Akir

M. Akir. 92 ans. Récemment (tardivement?) élevé au rang de Chevalier de la Légion d'Honneur.
Je ne connaît que de vue ce monsieur. La première fois que je lui ai parlé, c'était devant chez lui. Habillé comme un souillon après le boulot, j'étais allé le solliciter pour lui poser quelques questions en vue de rédiger un article sur la Légion d'Honneur qui lui était décernée. Il m'avait gentiment éconduit, sans doute effrayé par ma dégaine. J'avais également mis ce refus sur le compte de la timidité et de la pudeur ressentie à l'idée d'évoquer sa propre histoire, sans compter les difficultés à dévoiler son expérience de la guerre. Lors de la cérémonie de novembre dernier, j'ai pu réaliser quelques photos, et j'ai tenté de faire un article rendant le plus compte du respect qui émanait de l'assistance devant cet homme. La semaine suivante, je lui ai amené un journal, et il m'a semblé voir quelque étincelle dans ses yeux. Ces yeux, je les ai de nouveau vu pétiller comme ceux d'un enfant, lors de la cérémonie de ce 8 Mai. Alors vite, je me suis approché.. Un sourire, timide. Mais une lueur dans les yeux.. Sans prononcer un mot, juste en esquissant ce léger sourire et en me regardant avec ce mélange de gentillesse, de sagesse et d'espièglerie, il m'a autorisé à m'approcher..

dimanche 6 mai 2012

Le loup

Driss R.

mardi 1 mai 2012

Les visages du "vrai travail"

Pour la première fois, j'ai participé à une manif' du 1er mai. Motivé par l'entre deux tours de la présidentielle, et surtout par un violent désir de m'ériger, à mon humble niveau, contre les énormités prononcées par le président candidat, contre cette tendance ignoble de stigmatiser les franges de la population les plus fragiles, les plus syndiquées, les plus à gauches, les plus colorées, les plus immigrées, les plus je ne sais quoi encore. Ma démarche photographique est assez claire : je souhaitais immortaliser ceux qui défilent, dévoiler la diversité des visages de ceux qui incarnent le vrai travail. La pluralité des visages, qu'ils soient burinés, marqués par des années de labeurs et de lutte syndicale ou bien symbole d'une jeunesse encore naïve et insouciante. Parce que la France est multiple, j'ai voulu montrer la diversité des visages qui la composent et que l'on retrouve dans un cortège d'un 1er Mai. Des visages d'anarchistes, d'écologistes, de familles, de jeunes, de moins jeunes, d'ouvriers, de cadres.. J'ai même croisé la chirurgienne qui va s'occuper de mon petit homme...

J'ai un bon moment hésité quand j'ai dû choisir l'optique qui allait m'accompagner pendant cette manif'. 50 ou 35 mm? J'ai opté pour le 35, pour m'obliger à me coller au sujet tout en ayant un peu de champ autour, et galérer un peu moins pour la mise au point. Le parti pris photographique est assumé : pas de photo d'ambiance, mais un point de vue constant, à hauteur de sujet et à une distance assez proche. Je me suis un peu fait violence, en y allant comme une brute, en me calant face aux personnes et en déclenchant. J'ai des fois hésité, mais c'était injustifié. Aucune reproche, aucun regard noir.. Ce n'est pas un reportage, le parti pris est assumé, le regard partiel et partial. Mais c'est ma démarche perso, ma vision à moi du "vrai travail"




Afghan








 
Le CGTiste guidant le peuple


























Pour finir, je citerai celui qui chaque fois pose des mots justes sur mes photos :
 

"Il y a dans ces photos l'esprit que j'ai ressenti dans la manif à laquelle j'ai participé : espérances et inquiétudes, bonheur d'être ensembles, goût retrouvé pour l'action collective et fraternelle, implication personnelle pour le bien commun, métissage des peaux, des attentes et des opinions... Toute cette diversité réunie avec l'envie et l'énergie de vivre mieux."
Come