mardi 8 mai 2012

M. Akir

M. Akir. 92 ans. Récemment (tardivement?) élevé au rang de Chevalier de la Légion d'Honneur.
Je ne connaît que de vue ce monsieur. La première fois que je lui ai parlé, c'était devant chez lui. Habillé comme un souillon après le boulot, j'étais allé le solliciter pour lui poser quelques questions en vue de rédiger un article sur la Légion d'Honneur qui lui était décernée. Il m'avait gentiment éconduit, sans doute effrayé par ma dégaine. J'avais également mis ce refus sur le compte de la timidité et de la pudeur ressentie à l'idée d'évoquer sa propre histoire, sans compter les difficultés à dévoiler son expérience de la guerre. Lors de la cérémonie de novembre dernier, j'ai pu réaliser quelques photos, et j'ai tenté de faire un article rendant le plus compte du respect qui émanait de l'assistance devant cet homme. La semaine suivante, je lui ai amené un journal, et il m'a semblé voir quelque étincelle dans ses yeux. Ces yeux, je les ai de nouveau vu pétiller comme ceux d'un enfant, lors de la cérémonie de ce 8 Mai. Alors vite, je me suis approché.. Un sourire, timide. Mais une lueur dans les yeux.. Sans prononcer un mot, juste en esquissant ce léger sourire et en me regardant avec ce mélange de gentillesse, de sagesse et d'espièglerie, il m'a autorisé à m'approcher..